6 alternatives au coin et à l’isolement des enfants
Cet article présente en quoi le coin et l’isolement sont nocifs pour les enfants (et c’est prouvé par les neurosciences) : 3 bonnes raisons de ne plus envoyer les enfants au coin
Aujourd’hui, je vous livre quelques alternatives pour remplacer le coin (ou encore time out en anglais).
1. Créer un espace de retour au calme pour l’enfant
(chez Alain et Hélène la pièce Snoezelen a été également pensée pour cet usage)
Il y a un outil de discipline positive que j’aime bien : c’est le temps de retour au calme.
L’idée est de proposer aux enfants un espace de retour au calme plutôt qu’un isolement au coin.
Cet espace serait agrémenté de coussins, de peluches, de crayons et feuilles pour dessiner la colère, de livres, éventuellement d’une boîte à émotion (voir cet article : La boîte à émotions pour accompagner les émotions négatives) ou d’une roue de la colère (voir cet article : Un outil pour aider les enfants à reconnaître leurs émotions et trouver une solution d’expression) grâce auxquels ils auront à disposition des moyens de se calmer par eux-mêmes.
Des affiches et dessins pourraient même être accrochés au mur :
- une posture de yoga pour retrouver son calme
- faire rouler une balle de tennis sous le pied
- une technique de respiration (image extraite de la vidéo : Sophrologie ludique pour les enfants : 5 exercices de relaxation dynamique)
- un visage souriant
L’adulte pourrait alors demander à l’enfant :
« J’ai l’impression que tu as besoin d’un temps calme. Est-ce que cela t’aiderait d’aller dans l’espace de retour au calme ? Si tu veux, je peux t’y conduire/ t’accompagner ».
Ainsi, l’enfant dispose des moyens de se calmer et ne sent pas exclu. Le temps de retour au calme est structurant et éducatif.
2. Se reconnecter avec l’enfant
Se reconnecter passe par des gestes comme s’asseoir avec l’enfant, lui parler doucement et calmement, l’écouter, le réconforter sans nier sa douleur ou sa détresse.
Dédier un peu de temps à l’enfant pour l’aider à se calmer peut lui être extrêmement profitable, surtout si ce temps est mis à profit pour lui enseigner comment se calmer et repenser à son comportement.
Ce type de réflexion ne peut s’accomplir que dans la relation, pas dans l’isolement et c’est d’autant plus vrai avec de jeunes enfants.
Un contact physique – câlins, bisous, massages – a trois vertus :
- pour le parent : baisse du stress
- pour l’enfant : remplissage du réservoir d’attachement (l’enfant est comme « rechargé en amour »)
- pour la relation : restauration de la confiance mutuelle
3. S’isoler et respirer
Quand la pression est trop forte des deux côtés, l’adulte peut décider de faire lui-même une pause. Isabelle Filliozat appelle cela « prendre ses responsabilités ».
« Je vais quelques minutes dans ma chambre/ dans les toilettes/ dans la salle de bain pour me calmer. On en reparle après. »
Cette manière de faire laisse l’opportunité de transformer le dialogue négatif en dialogue positif : « Je n’en peux plus » devient « Je m’isole et je respire pour retrouver mon calme ».
4. Appliquer les conséquences logiques
Puisque l’enfant n’est pas prêt à agir de manière respectueuse, le jeu (ou toute autre situation) s’arrête. Il ne s’agit pas d’une punition mais de l’expérience des conséquences de ses actes.
Le parent peut indiquer qu’il sera autorisé à revenir jouer dès lors qu’il sera prêt à accepter de nouveau les règles de conduite. Le ton et l’attitude sont importants dans ce cas : c’est la confiance dans les capacités de l’enfant à reconsidérer son comportement qui compte, pas la volonté de sermonner l’enfant avec une leçon de morale.
5. Permettre à l’enfant d’intégrer la dimension de l’autre en exprimant nos propres limites
L’expression de ces limites passera par des messages Je non violents :
« Quand tu te comportes ainsi, je n’ai plus envie de jouer »
6. Chercher une solution ou une réparation
Les alternatives proposées plus haut offrent une transition entre la réaction (taper, mordre, crier…) et la relation (jouer, être avec les autres). Une fois que parents et enfants ont retrouvé leur calme, il est possible de chercher ensemble une solution et/ou une réparation
L’enfant doit pouvoir comprendre pourquoi son action était inappropriée et comment assumer les responsabilité de ses actes. Cette phase de recherche de solution alternera accueil des émotions, empathie et accompagnement à travers des questions ouvertes :
Qu’est-ce qui a provoqué la situation ?
Qu’as-tu tenté de dire/ de faire ?
Comment te sens-tu par rapport à cela ?
A ton avis, comment se sont sentis les autres enfants ?
Que feras-tu différemment la prochaine fois ?/ Comment penses-tu résoudre le problème ?
Que décides-tu de faire parmi ces X propositions ?
Une réparation pourra être mise en place pour réparer la relation. Je vous renvoie à cet article : Les réparations dans le processus éducatif.
SOURCE : apprendre à éduquer
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