samedi 8 mars 2014

Oui à l'éveil des enfants, non à la surstimulation !

Voici un article très intéressant que j'ai lu sur le site Graine de Curieux 

Oui à l’éveil des enfants, non à la surstimulation !

Par Elodie Simonetti, Educatrice de Jeunes Enfants
Entre les jouets électroniques à 30 touches sonores, les émissions télé pour bébés dès 7h le matin ou encore les livres tactiles bilingues, les enfants devraient être fin prêts pour briguer les grandes écoles dès 3 ans. 

Et pourtant nous disons : relax, halte à la surstimulation ! Voici le mot d’ordre que nous tentons d’exprimer et d’expliquer aux parents que nous accueillons dans notre crèche. Explications.

Etre rassuré pour s’éveiller
L’enfant prend peu à peu conscience du monde qui l’entoure, sa vision se précise, son ouïe s’affine, ses papilles et son odorat se développent, enfin, il attrape les objets qui l’entourent. Toutes ces compétences s’acquièrent naturellement et sans apprentissage particulier de la part de l’adulte.
Ce qui permet à l’enfant de s’éveiller au monde dépend pour beaucoup de sa capacité à être dans un environnement qui le sécurise affectivement.
Ainsi, un bébé que l’on laisse dans un parc avec pléthore de jouets sophistiqués, aura besoin de se rassurer sur le fait qu’il n’est pas seul dans la pièce, et c’est cela qui compte avant tout pour lui.
L’adulte : médiateur des sensationsC’est la manière dont on présente les choses de l’environnement à l’enfant qui l’éveille à son entourage physique. C’est dans un sentiment de confiance en l’adulte, qu’il sollicitera s’il en a besoin, que l’enfant va à la découverte des objets et des autres.
La surabondance des jouets ne remplace ni l’écoute ni l’attention nécessaires à l’enfant pour se construire et expérimenter.
Ainsi, rien ne vaut le doigt de la maman pour montrer à son petit la fourmi qui courre par terre ou l’oiseau qui s’envole pour stimuler la vision.

Le papa qui chante ou signale la sirène des pompiers dans la rue constitue le meilleur jeu sonore.

L’éveil sensoriel : le résultat d’un choix
Sans aller à l’extrême, notre message se veut en faveur du droit à l’ennui. A la crèche, pas d’activité imposée mais des jeux divers à disposition des enfants. Ils auront bien le temps de devoir être productifs et de combler l’attente des adultes. 
C’est en cherchant par lui-même un jouet qui lui plaît ou qu’il détourne de son utilisation prévue, qu’un enfant détermine ses choix et prend position dans le monde en tant qu’acteur.
Ne pas solliciter sans cesse l’enfant et ses sens lui permettra de trouver du plaisir à écouter une musique qu’il aime, un livre qui l’émeut ou jouer avec tel objet qu’il affectionne.

L’enfant apprécie et s’intéresse aux choses parce qu’elles lui procurent du plaisir. Et le plaisir est une sensation très personnelle. Alors avant de lui proposer des tas d’objets plus bruyants qu’éblouissants, posons-nous la vraie question : est-ce que je lui fais plaisir ou est-ce que c’est à moi que cela plaît le plus ?
En étant honnête, on offre à l’enfant la possibilité de faire son propre tri et de choisir ce qu’il préfère. Inscrit dans un sentiment de confiance en l’autre, il partira à l’assaut des émotions que lui procurent ses expériences sensorielles.

Par Elodie Simonetti, Educatrice de Jeunes Enfants

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